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Meneurs, intérieurs, défense... Les chantiers de Frédéric Fauthoux avec les Bleus avant l'Euro
En reconstruction après l'argent olympique de Paris, l'équipe de France dirigée par Frédéric Fauthoux défie le Monténégro ce lundi soir (21 heures, en direct sur la chaîne l'Équipe) pour étalonner quelques-uns de ses chantiers prioritaires, à trois semaines de l'Euro.
Sous les drapeaux français et monténégrin suspendus au plafond du Vendéspace, le ballet est rodé. Aux ordres de Frédéric Fauthoux, trois escouades de 6 joueurs enchaînent les passages, à réciter les premiers systèmes de l'été. « Bonne défense », crie du bord de touche Guerschon Yabusele à la jeune équipe rouge emmenée par Zaccharie Risacher et Matthew Strazel. Mais le dernier mot, spectaculaire, est pour un vétéran de l'équipe bleu ciel : Mouhammadou Jaiteh, d'un dunk marteau.
Convoqués au milieu du parquet, les 18 joueurs en lice pour les 12 sièges dans l'avion vers l'Euro (27 août-14 septembre, en Pologne pour le premier tour et en Lettonie pour la phase finale) reçoivent les encouragements du jury et d'un sélectionneur satisfait de « l'intensité » proposée cette semaine en Vendée. Un mini-camp d'entraînement conclu ce lundi soir face au Monténégro (21 heures, en direct sur la chaîne l'Équipe), 16e nation mondiale (les Bleus sont 2es), où plusieurs chantiers seront scrutés.
Des choix à la mène
Point d'interrogation des derniers étés, le contingent des meneurs a repris de l'oxygène aux quatre coins de l'Europe. Théo Maledon, MVP du mois de décembre en Euroligue, Matthew Strazel, finaliste de la même épreuve avec Monaco, Sylvain Francisco, patron du Zalgiris Kaunas, et Frank Ntilikina, dans le chaudron du Partizan Belgrade, ont débarqué au Vendéspace avec, en soute, un petit bagage confiance. « Ils ont tous un très bon niveau, ils l'ont encore prouvé cette semaine. Un jour, c'est l'un qui brille, le lendemain, c'est un autre. On va essayer de trouver les plus complémentaires », se projette Fauthoux.
Les Bleus avec 14 joueurs pour leur premier match de préparation à l'Euro contre le Monténégro
En février, Maledon et Strazel, vice-champion olympique, s'étaient partagé les minutes en Croatie (83-80) pour le dernier match à enjeu des Bleus. Mais Ntilikina - auteur d'un dunk tonitruant contre le Sénégal lundi, signe d'un potentiel physique retrouvé - et Francisco arrivent vent dans le dos.
« Les deux dernières saisons m'ont fait mûrir en partant en Allemagne (au Bayern Munich) et au Zalgiris, où c'était une année importante pour dire : je sais gérer une équipe. En équipe de France, tout le monde est bon, tu as moins de choses à faire, mais tu dois les faire plus précisément », glisse Francisco, qui vise une deuxième phase finale après le Mondial 2023 raté, où il avait été lancé dans le grand bain contre la Lettonie après l'exclusion de Nando De Colo.
La défense comme carte d'identité
Sur le parquet olympique de Bercy, Vincent Collet avait gagné son dernier pari : assembler une machine défensive pour ouvrir la route du podium. En manque de purs scoreurs, les Bleus avaient signé deux cliniques contre le Canada en quarts (82-73) et l'Allemagne en demies (73-69).
« Je ne m'inquiète pas pour l'attaque, on a beaucoup de talent, je me demande plus ce qu'on va donner en défense. Il faut qu'on soit forts, qu'on mette des coups. »
Guerschon Yabusele, ailier-fort des Bleus
Sans Nicolas Batum, envoyé au front sur Dennis Schröder, sans la dissuasion de Victor Wembanyama et Rudy Gobert près du cercle, ils ont perdu des généraux galonnés. « Je ne m'inquiète pas pour l'attaque, on a beaucoup de talent, je me demande plus ce qu'on va donner en défense. Il faut qu'on soit forts, qu'on mette des coups, que les gens se disent : "Ah, on va jouer les Français, c'est chiant", on a les joueurs pour le faire », prévenait Guerschon Yabusele dès juillet. « L'identité de toutes les équipes de France, c'est d'être fort défensivement. On ne peut pas passer à côté », complétait Fauthoux mardi dernier.
Avec Strazel ou Ntilikina à la mène, Isaïa Cordinier ou Bilal Coulibaly sur les ailes et les débuts internationaux d'Alexandre Sarr (1,5 contre de moyenne en NBA), le potentiel du groupe réuni en Vendée est intrigant. « On voit des belles choses en défense, on connaît les systèmes, donc forcément, on essaie d'anticiper un peu », souriait Yabusele dimanche, après une fin d'opposition où plusieurs Bleus ont joué aux pickpockets, à l'image de Coulibaly.
De nouvelles bases à l'intérieur
« Le secteur intérieur a tellement évolué qu'il n'y aura peut-être pas une campagne plus ouverte que ça. C'est maintenant ou jamais », confiait Mouhammadou Jaiteh, de retour pour préparer une phase finale 3 ans après l'Euro 2022 (avant-dernier joueur coupé). Avec Yabusele comme seul survivant du quatuor intérieur de Paris (Wembanyama, Gobert et Lessort absents), le staff des Bleus repart d'une feuille quasi blanche près du cercle. « On est en train de créer des automatismes. Forcément, il y a des pertes de balle, avec la vitesse et l'intensité, ça arrive, mais on essaie de trouver des connexions entre nous, les postes 4 avec les postes 5 et avec les extérieurs », encourage Yabusele.
De Sarr, capable de frapper loin du cercle, à Moussa Diabaté et son sens du rebond, Fauthoux a choisi des profils différents en compétition, avec les revenants Jaiteh et Vincent Poirier chez les pivots. Dimanche midi, Diabaté a même partagé quelques minutes avec Jaiteh en fin d'opposition, dans un cinq à deux tours intérieures. Double All-Star NBA, Nikola Vucevic devrait être le premier étalon-test des grands gabarits bleus ce lundi soir.